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Les socioprofessionnels de « Dumane da fa » devant l’URSSAF : La protestation monte…


José Fanchi le Mercredi 26 Août 2015 à 19:21

Les socioprofessionnels et artisans insulaires réunis au sein du collectif Dumane da Fà ont organisé une mobilisation pour dénoncer un « excès de zèle de l’URSSAF de Corse », mais aussi la recrudescence des difficultés des entreprises corses, les craintes d’une saison touristique qui s’annonce catastrophique, le chômage de masse en Corse et le silence assourdissant sur l’état dramatique de l’économie corse de la part des décideurs publics. Un appel est lancé afin qu’une table ronde soit prochainement organisée à Paris sous l’égide du gouvernement, avec l’appui des chambres consulaires, pour aborder l’ensemble de la problématique



Les socioprofessionnels de « Dumane da fa » devant l’URSSAF : La protestation monte…

La protestation est profonde. Les socioprofessionnels sont descendus mercredi dans la rue pour dénoncer cette situation de crise qui ne cesse d’empirer au fil des années, ce qui laisse augurer des lendemains difficiles au sein des entreprises insulaires. 



J.A. Miniconi : "Trop de lascia corre"
Sur place hier matin devant les grilles de l’Urssaf, Jean-André Miniconi, président de la Chambre de Commerce de la Corse du Sud est venu renforcer les rangs des manifestants. Il connaît le problème et dénonce cette situation de crise :

 

«Le collectif « Dumane da Fa » qui regroupe principalement l’UPA, le CGPME et les professionnels du tourisme m’ont appelé ainsi que le président de la Chambre de Métiers de la Corse du Sud pour les soutenir. C’est un mouvement d’humeur très compréhensible dans la mesure où nous avons des ressortissants  qui ont reçu des avis à payer concernant des charges du troisième trimestre 2014 qui avaient été exonérées par le Premier Ministre suite aux grèves. Aujourd’hui on s’étonne que la circulaire d’application soit très restrictive ou mal interprétées par les services de Corse. Toujours est-il qu’aujourd’hui on a besoin de souplesse et surtout que la parole du Premier Ministre soit respectée. Au-delà de tout cela, il faut quand même poser le problème de l’économie corse. On a la première industrie touristique (10% du PIB) soit 800 millions d’euros de valeur ajoutée, alors, comment se fait-il que d’un côté on peut avoir une Urssaf qui fait partie des meilleurs recouvreurs de France, des services des Impôts qui sont performants, et d’un autre côté, comment peut-on laisser une telle dérive dans le para-commercialisme. Il y a donc deux poids et deux mesures. Le lascia-corre est évident dans ce domaine ! Les entreprises ont vraiment le sentiment de ne pas être écoutées. »



D. Felici : Situation catastrophique…
Même son de cloche de la part de Daniel Felici : « C’est un véritable cri d’alarme que nous lançons aujourd’hui. Les entreprises sont malades, la situation économique de la Corse se trouve affectée, la courbe du chômage ne cesse de croître, c’est sans doute un signal qui démontre que nous n’embauchons plus. Aujourd’hui nous avons voulu provoquer le débat. Nous ne sommes pas des fauteurs de trouble mais simplement là pour montrer notre désespoir, notre détresse face à une situation que tout le monde semble ignorer. Nous avons alerté les présidents des Chambres de Commerce et de Métiers pour nous assister et créer un pont vers Paris pour qu’on puisse enfin avoir un interlocuteur fiable pour débattre de cette situation et du devenir de l’existant. Voilà la raison de notre présence ici. »  



F. Gabrielli : tout mettre sur la table
Egalement présent sur le site, François Gabrielli, président de la Chambre de Métiers de la Corse du Sud dont on se rappelle les déclarations sur cette situation de crise : « Il y a bien longtemps que nous dénonçons cette situation et je m’aperçois que rien ne bouge, rien ne change. Aujourd’hui toutes ces situations se répercutent à tous les échelons et cela, nous l’avions prévu il y a peu. Dès la rentrée, nous organiserons une grande Assemblée générale à l’échelon départemental pour revoir l’ensemble de ces points. Et ils sont nombreux. Aujourd’hui, la conjoncture devient très difficile, il nous faut donc réagir au plus vite… »  

 

J.F.